Changement de dénomination à l’aéroport de Cotonou : « C’est d’ordre objectif selon les règles de la toponymie », explique Wilfried Léandre Houngbédji

Changement de dénomination


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Lors de sa session du mercredi 3 novembre, le Conseil des ministres a adopté plusieurs décisions, dont le changement de dénomination de l’aéroport de Cotonou. L’infrastructure, jusque-là appelée « Aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cadjèhoun », portera désormais le nom d’« Aéroport Bernardin Gantin de Cotonou ». Une mesure qui suscite depuis quelques jours de vives réactions au sein de l’opinion publique.

Interrogé vendredi 5 novembre 2025 lors d’une sortie médiatique, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, est revenu sur les motivations qui ont conduit à cette modification. Selon lui, la controverse est infondée, notamment parce que Cadjèhoun, bien qu’emblématique, demeure un simple quartier de Cotonou et reste peu connu à l’international.

À ceux qui s’étonnent de la disparition du titre « Cardinal » dans la nouvelle dénomination, il répond :

« Cardinal, c’est notre Cardinal à tout jamais. Et personne n’enlèvera au Bénin d’avoir eu un cardinal. » Il rappelle également que, dans de nombreux pays, les titres honorifiques ne sont pas intégrés aux noms des infrastructures publiques. « Lorsque vous allez dans tel pays et voyez “Aéroport Léopold Sédar Senghor”, on ne dit pas “Président Léopold Sédar Senghor” ou “Professeur Léopold Sédar Senghor”. Si vous allez à “Charles-de-Gaulle”, on ne dit pas “Général Charles-de-Gaulle”, et pourtant… », a-t-il illustré.

Pour Wilfried Léandre Houngbédji, cette approche relève des règles de la toponymie, qui privilégient la simplicité et la mise en valeur du nom propre plutôt que des titres. « Les titres et les fonctions sont surannés dans la dénomination d’une infrastructure. Si l’on donne le nom d’une personne à un édifice public, c’est pour mettre en avant la personnalité, pas son titre », a-t-il souligné.

Le porte-parole conclut que le changement répond à des considérations « objectives » destinées à harmoniser la dénomination de l’aéroport avec les normes en vigueur et à la rendre plus lisible à l’échelle nationale et internationale.

Armand D.