Face à une présence anormalement élevée de sulfites dans les jus de fruits, qu’ils soient localement produits ou importés, l’Agence nationale de Normalisation, de Métrologie et du Contrôle Qualité (ANM) a lancé une campagne de sensibilisation, le mardi 3 juin 2025, à l'endroit des acteurs de la chaîne d’importation et de transformation de ces produits.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme de vérification des importations (PVI) mis en œuvre par le gouvernement béninois pour renforcer la sécurité sanitaire des denrées alimentaires et boissons consommées sur le territoire.

La première étape de cette campagne s’est tenue ce mardi à Malanville, zone frontalière stratégique, en présence des importateurs de boissons, des transformateurs locaux, des douaniers et des agents des forces de l’ordre. La délégation de l’ANM, conduite par Eurielle Akindès, cheffe du service du Contrôle Qualité des Produits à l’Import et à l’Export, a été reçue par le maire de la commune, Guidami Gado, avant d'échanger avec les participants.

Des taux de sulfites préoccupants

Les sulfites, composés dérivés du soufre, sont couramment utilisés comme conservateurs pour empêcher le brunissement des fruits, inhiber le développement microbien et prolonger la durée de conservation des produits. Bien que leur usage soit encadré, l’ingestion excessive de sulfites peut provoquer divers effets indésirables : troubles digestifs, carence en thiamine, réactions allergiques sévères, voire des difficultés respiratoires chez les personnes sensibles.

La réglementation en vigueur fixe la limite maximale à 10 mg/l de sulfites dans les jus de fruits et autres boissons. Or, les analyses menées dans le cadre du PVI révèlent des taux largement supérieurs à cette norme, exposant les consommateurs à de sérieux risques de santé publique.

Renforcer les contrôles aux frontières

L’ANM entend désormais impliquer plus étroitement les douaniers et les forces de sécurité aux postes frontaliers dans le contrôle rigoureux des produits avant leur entrée sur le territoire. Ce renforcement de la surveillance vise à garantir le respect des normes en vigueur et à prévenir l’importation de denrées non conformes.

La campagne de sensibilisation se poursuivra dans les semaines à venir dans les autres zones frontalières du pays, avec pour objectif la protection des consommateurs béninois et l’instauration d’une culture de qualité dans le secteur agroalimentaire.

Comlan S.