Bénin, un phare du développement durable et de l'accès à l'eau potable

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Le Bénin se distingue aujourd'hui comme un modèle éclatant de développement durable à l'échelle mondiale, enregistrant la progression la plus fulgurante jamais observée dans l'atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) depuis 2015. Le récent rapport sur le développement durable de 2025 (Sustainable Development Report 2025) met en lumière une avancée spectaculaire de 14,5 points sur l'indice ODD, surpassant amplement les moyennes continentale et globale, et devançant même des nations voisines telles que le Togo et la Côte d'Ivoire. Cette performance remarquable est le reflet d'un engagement gouvernemental résolu, concrétisé par des réformes structurelles profondes, une gouvernance publique renforcée et des investissements substantiels dans des domaines cruciaux comme la santé, l'éducation, l'énergie, et singulièrement l'accès à l'eau potable, pilier essentiel du bien-être citoyen.

L'eau en milieu urbain : une avancée spectaculaire

L'amélioration de l'accès à l'eau potable en milieu urbain constitue un chapitre particulièrement éloquent de cette réussite. Le Programme d'action du gouvernement 2021-2026 a érigé cette priorité au rang d'axe central de son action. La Société nationale des eaux du Bénin (Soneb) irrigue désormais 69 des 77 chefs-lieux communaux, contre seulement 61 en 2016. Le taux de desserte a ainsi bondi de 54 % à 74,7 % en huit années. À la fin de l'année 2024, le nombre d'abonnés s'élevait à 349 343, marquant une augmentation de 41,5 % par rapport à 2016. Le réseau de distribution s'est étendu sur plus de 8 376 kilomètres, affichant une croissance de près de 39 % sur la même période, tandis que la production journalière moyenne excède désormais 168 000 mètres cubes, soit une hausse de 24 %. Plus de 5,4 millions d'urbains, représentant trois citadins sur quatre, bénéficient aujourd'hui d'un accès à l'eau potable.
Afin d'optimiser la gestion, une réforme d'envergure est en cours, visant à restructurer et moderniser la Soneb. Cette initiative aboutira à la création de deux entités distinctes : la Société béninoise des infrastructures d'eau (SoBIE), qui aura la charge de la gestion patrimoniale, et une nouvelle structure dédiée à l'exploitation urbaine, garantissant une efficacité opérationnelle accrue. Parallèlement, la digitalisation des services clients a fluidifié le règlement numérique des factures d'eau, renforçant ainsi la relation avec les usagers.

Des infrastructures modernisées au service de tous

De nombreuses installations modernes ont été déployées dans plusieurs agglomérations, parmi lesquelles Porto-Novo, Abomey-Calavi, Parakou, Abomey, Bohicon, Djidja, Zogbodomey, Savè, et Glazoué. D'autres zones urbaines, telles que Cotonou, Sèmè-Kpodji, Ouidah, Savalou, Bantè, Bassila, Azovè, Dogbo, Lokossa, Covè, Zagnanado, Djougou, Toucoutouna, Copargo, Banikoara, Bembèrèkè, Nikki et Allada, ont également fait l'objet d'efforts significatifs. En fin décembre 2024, le réseau s'était étendu de 6 032 kilomètres en 2016 à 8 376 kilomètres, et la production annuelle d'eau est passée de 49,5 à 61,34 millions de mètres cubes, soit une croissance de 23,9 %. Le nombre d'abonnés, quant à lui, est passé de 246 908 en 2016 à 349 343, enregistrant une progression de 41,5 %. Ces résultats ont permis de hisser le taux de desserte urbaine à 74,7 %, contre 54 % en 2016.
D'ici la fin de l'année 2025, plusieurs projets d'envergure seront achevés. Les travaux d'urgence dans les quartiers d'Akpakpa et Agblangandan devraient être livrés en août 2025, tandis que les forages dans les villes de Karimama, Cobly, Gogounou, Natitingou, Toucountouna et Copargo, financés par le partenaire néerlandais Invest International, seront finalisés en septembre. En outre, le démarrage des travaux d'infrastructures hydrauliques à Lokossa et Athiémé est programmé, de même que l'achèvement des installations destinées à approvisionner les infrastructures touristiques d'Ouidah et Avlékété. Des études techniques sont également en cours pour les villes de Comè, Grand-Popo, Houéyogbé, Bopa et Kpomassè.

L'eau en milieu rural :

En milieu rural, la stratégie gouvernementale vise à garantir un accès universel à l'eau potable d'ici 2026. Le taux de couverture est passé de 42 % en 2016 à 82,1 % fin 2024, grâce au déploiement massif de Systèmes d'Alimentation en Eau Potable multi-Villages (SAEPmV), de Postes d'Eau Autonomes (PEA) et de raccordements au sein des établissements scolaires. Un appui récent de la Banque africaine de Développement a permis d'accélérer la construction de 20 nouveaux systèmes, avec 144 chantiers déjà ouverts à la fin de 2024, dont plus de 32 % sont achevés.
Le programme rural ambitionne de desservir cinq millions d'individus supplémentaires dans les zones reculées. Cette réussite est l'œuvre de l'Agence Nationale d'Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (Anaepmr), l'entité opérationnelle chargée de piloter la réforme du secteur de l'eau en milieu rural. L'agence s'est distinguée par une gouvernance axée sur la performance et la transparence. Elle a mis en œuvre plusieurs innovations, notamment le déploiement de postes d'eau autonomes solaires amovibles dans les écoles dotées de cantines, réduisant ainsi les coûts d'exploitation et augmentant la fiabilité. Un dispositif de supervision électronique en temps réel permet de détecter rapidement les pannes pour des interventions promptes. Un modèle de gestion déléguée avec des opérateurs privés professionnels assure une meilleure qualité de service. L'uniformisation du tarif social à 15 F CFA pour 25 litres d'eau garantit une accessibilité sans discrimination territoriale. En outre, la promotion des branchements particuliers à un tarif avantageux de 10 000 F CFA favorise une extension de l'accès. L'Anaepmr investit également dans la sensibilisation des communautés, la formation des acteurs locaux et le renforcement de la participation citoyenne afin d'assurer l'appropriation et la pérennité des services.

Cap sur l'universalité d'ici 2026 : un modèle béninois inspirant

L'agence s'est fixée pour objectif d'atteindre une couverture rurale de 100 % d'ici fin 2026. Pour ce faire, elle prévoit de finaliser plus de 300 systèmes multi-villages déjà planifiés, d'étendre les raccordements aux écoles, centres de santé, marchés ruraux et foyers isolés, de consolider la maintenance préventive ainsi que la gestion durable des infrastructures et d'intensifier la digitalisation du suivi des services hydrauliques. Le modèle béninois d'approvisionnement en eau potable en milieu rural s'affirme désormais comme une référence institutionnelle en Afrique. Il conjugue rigueur technique, transparence financière, équité territoriale et innovation sociale. Le pays ambitionne ainsi de devenir le premier sur le continent à garantir un accès universel à l'eau potable dans les zones rurales.
Malgré ces progrès notables, le rapport mondial souligne que l'ensemble des nations, y compris le Bénin, devra faire face à des défis économiques importants. Les contraintes budgétaires, les chocs mondiaux et la saturation des capacités fiscales menacent la continuité des avancées. Pour maintenir sa dynamique, le Bénin devra poursuivre la restructuration du secteur de l'eau, renforcer la digitalisation, ajuster ses tarifs pour assurer la viabilité financière de la Soneb et multiplier les partenariats public-privé. Le leadership béninois dans les progrès liés aux ODD constitue une source d'inspiration pour l'ensemble du continent africain. L'engagement conjoint des autorités publiques, des partenaires techniques et financiers ainsi que des communautés locales dessine un avenir plus durable, équitable et résilient. À l'aube de 2030, il est impératif de demeurer vigilant pour pérenniser ces acquis tout en étendant l'accès aux services essentiels aux populations urbaines et rurales.

Romain K.